Elle gisait par une trentaine de mètres, mais au bout de trois ans de fouilles et quatre de recherches géophysiques, la cité perdue est devenue réalité. Nous sommes dans l’ancienne et mythologique ville de Heracleion (pour les Grecs) ou bien Thonis (pour les Egyptiens), et les premières images sont exceptionnelles, car les eaux ont étonnement et magnifiquement conservél’ancien port, plaque tournante du commerce international et centre religieux actif.
La ville retrouve la lumière après 1 200 ans passée dans les profondeurs de la mer Méditerranée, enlisée dans le sable et la boue.
La cité a été découverte par 30 mètres de profondeur à Aboukir, près d'Alexandrie, il y a huit ans.
Les recherches ont été effectuées par Franck Goddio et son équipe archéologique liée à IEASM, Institut européen pour l’archéologie sous-marine.
Les chercheurs ont découvert de nombreuses épaves, des pièces d'or athéniennes ainsi que des stèles géantes flanquées d’écritures égyptiennes et grecques. La découverte comprend 64 bateaux, des statues de 4.8 m, 700 ancres et d'innombrables pièces de monnaie en or et autres artefacts.
Plus impressionnant, la ville engloutie révèle de splendides objets religieux cachés. Parmi eux, une immense sculpture de pierre.
Selon Franck Goddio, l'archéologue sous-marin qui aurait découvert le site, la cité a probablement été construite vers le 8e siècle av. J.-C., et serait donc antérieure à la célèbre Alexandrie. Au fil des ans, de nombreux désastres naturels se sont abattus sur cette ville, avant qu'elle ne soit engloutie par la mer, probablement en l'an 700 après J.-C.
« Nous venons tout juste de commencer nos recherches, explique M. Goddio. Nous devrons probablement travailler pendant un autre 200 ans avant que tout ait été découvert et compris. »
On croit que c'est l'érosion graduelle du sol qui aurait fait glisser Héracléion dans la Méditerranée. « On sait maintenant qu'un lent affaissement du sol s'est produit dans cette partie du bassin du sud-est de la Méditerranée, écrit M. Goddio sur son site. La hausse du niveau de la mer observée pendant l'Antiquité a également été un facteur important de la submersion des terres. »
The Telegraph rapporte que les chercheurs ont une idée de plus en plus claire de la vie quotidienne à Héracléion, également appelée Thonis. En somme, cette ville aurait été le principal port pour le trafic maritime dans la région, y compris pour le commerce avec la Grèce.
« Nous pouvons brosser un portrait détaillé du commerce à Héracléion et de la nature de l'économie maritime à la fin de l'Égypte antique, a indiqué au Telegraph Damian Robinson, directeur de l'Oxford Centre for Maritime Archaeology de l'Université d'Oxford. M. Robinson est membre de l'équipe qui récupère les artefacts dans les ruines submergées d'Héracléion.
« Héracléion était le principal port de commerce international de l'Égypte à cette époque, ajoute M. Robinson. Des taxes y étaient perçues sur les exportations et les importations. Toute la ville était administrée à partir du temple principal. »
On croit également que la cité avait une riche histoire culturelle. Hélène aurait visité Héracléion avec Paris peu avant le début de la guerre de Troie. Source: