Lorsqu'on imagine l'espace avec ses étoiles, ses planètes et ses constellations, c'est l'émerveillement. Ce n'est pas pour rien que ce ciel nourrissant mystères et rêves ait inspiré mille scénarios de science-fiction dans le monde de l'art, de la littérature et du cinéma, et ce depuis la nuit des temps. Aujourd'hui, c'est la science qui rattrape la science-fiction; c'est du moins ce que laisse croire cette étude néerlandaise publiée par Plos One.
En effet, dès les premières lignes de l'article, le ton est donné « Quand les humains s'installeront sur la Lune ou sur Mars, il faudra qu'ils y mangent. La nourriture pourrait y être envoyée. Une autre solution consisterait à cultiver des plantes sur place, de préférence sur les sols de là-bas. » L'idée des chercheurs est claire, « le gîte et le couvert » vont de pair, et donc il faudra démontrer si oui ou non nous pourrons cultiver des plantes sur d'autres planètes. Pour ce faire, l'équipe a entamé une importante culture de végétaux sur des reconstructions de sols martien et lunaire, faites par la NASA.
L'étude a commencé par l'ensemencement en graines de ces sols reconstitués afin de déterminer si elles vont germer et passer l'étape du développement végétal, même si cette entreprise se fera probablement sous serre et dans un air identique au nôtre. On suppose que les futurs martiens ou lunaires auront des difficultés à cultiver des plantes, compte tenu de l'indigence de ces sols extra-terrestres en composants azotés, un problème non pris en compte par les légumineuses. Ainsi, l'idée serait de faire pousser ces plantes dans un premier temps en vue de préparer la colonisation, puis de les incorporer à cette terre inhabituelle afin de l'assurer, et assurer les cultures suivantes.
Les chercheurs ont donc entrepris de tester les graines de différents types de légumineuses, telles que la vesce commune, le lupin, le mélilot officinal et le lotier des marais, en plus des semences de tomates, seigle et cresson, et également des plantes sauvages telles que l'arnica et la moutarde. Et c'est dans un pseudo-sol martien et dans un pseudo-sol lunaire qu'ils ont semé ces graines, les ont arrosées quotidiennement, et ont attendu. Au terme d'une cinquantaine de jours, ils ont récupéré les différentes cultures, et le résultat était sans équivoque : La tâche s'annonce difficile pour les futurs habitants extra-terrestres. En effet, des deux sols reconstitués, c'est le pseudo-sol martien qui sera le plus efficace, avec une moyenne de 60 % de plantes encore en vie, le pseudo-sol lunaire quant à lui, n'en ressortira qu'avec 20 %. Néanmoins, survivre n'est pas prospérer. Des quatorze espèces testées, seulement trois ont pu arriver au stade de la floraison : le seigle, le cresson et la moutarde; et seules ces deux dernières ont produit des graines.
L'étude avait pour objectif d'identifier les éventuels problèmes quant à la culture d'autres planètes, et ce sont finalement les caractéristiques physiques de leur sol qui semble les préoccuper le plus, alors il convient de chercher le meilleur moyen de les engraisser. Emile Zola, le célèbre romancier français, disait « Quand on pense que la vidange seule de Paris pourrait fertiliser trente mille hectares ! ». Alors, les excréments de nos futurs habitants extra-terrestres feront peut-être l'affaire ?