Les dinosaures n'auraient pas toujours connu un climat tempéré et chaud. C'est ce que révèle une étude récente menée sur un gisement de fossiles dans le nord-est de la Chine.Les scientifiques ont longtemps considéré que les dinosaures ont évolué dans un climat chaud sur l'ensemble de la planète durant le Mésozoïque (- 251 à - 65,5 millions d'années). Une étude internationale récente, publiée sur le sitePNAS et réalisée sur un gisement de fossiles de dinosaures dans le nord-est de la Chine (la faune de Jehol), révèle que ces derniers auraient pu passer des hivers froids à cause de la présence de structures filamenteuses isolantes s'apparentant aux plumes des oiseaux.
Pour valider leur hypothèse, les scientifiques français, chinois, thaïlandais et japonais ont tenté de déterminer les températures de l'époque, à savoir au Crétacé inférieur (entre -125 et -110 millions d'années). Seul moyen : analyser la composition isotopique de l'oxygène contenue dans les dents et les os de dinosaures, de reptiles mammaliens, de crocodiles, de tortues et de poissons d'eaux douces provenant de gisements fossiles ayant la faune de Jehol. Cette analyse a été aussi effectuée sur des restes provenant du Japon, de la Thaïlande et de la Chine.
La température moyenne de l'air local détermine la quantité relative des isotopes de l'oxygène contenus dans l'eau de pluie bue par les animaux. Il est ensuite enregistré dans les os et les dents de l'animal lors de leur fabrication. Comme l'oxygène contenu dans ces tissus minéralisés est préservé lors de la fossilisation, les chercheurs ont ainsi pu reconstituer les températures aériennes du milieu de vie des dinosaures asiatiques au Crétacé inférieur.
Les résultats de l'analyse indiquent que le climat de l'époque, à cette latitude, était comparable au nôtre actuel, à savoir un climat tempéré frais avec des hivers rigoureux. La faune de Jehol, et plus particulièrement les dinosaures, ont supporté ces températures grâce à leurs structures filamenteuses isolantes. Romain Amiot, chercheur CNRS au Laboratoire de géologie de Lyon et un des principaux auteurs de cette étude, suppose "qu'un plumage devait procurer aux dinosaures de la faune de Jehol un avantage physiologique par rapport à leurs contemporains à écailles". Cela ne prouve pas que les plumes sont apparues uniquement à des fins d'isolation thermique.