Le sommeil peut se produire dans des parties du cerveau alors que le reste de celui-ci est éveillé, selon une étude américaine publiée dans la revue Nature. Lorsqu'une personne manque de sommeil, certaines cellules nerveuses se mettraient en pause.Les chercheurs ont constaté, au moyen d'électrodes implantés profondément dans les cortex frontal et pariétal et de l'électroencéphalographie (EEG), que des neurones (cellules nerveuses) au hasard à travers tout le cortex se désactivaient brièvement, se mettant dans un état similaire aux stades du sommeil non paradoxal.
Plus l'animal était privé de sommeil, plus les « absences neuronales » étaient fréquentes.Ce phénomène est différent de celui du micro-sommeil, qui est un bref moment de sommeil qui affecte le cerveau dans son ensemble sans que la personne fatiguée s'en rende compte, auquel on attribue par exemple les accidents de la route, explique Cirelli.La présente étude suggère, dit-il, que même avant d'atteindre ce stade de micro-sommeil, le cerveau présente une activité s'apparentant au sommeil qui diminue ses capacités.
Alors que des études suggèrent qu'un sommeil local peut se produire pendant l'éveil et qu'un éveil local peut se produire pendant le sommeil (dont le somnambulisme est un exemple), nos concepts sur l'état de sommeil sont à repenser, commente Peter Achermann de l' Université de Zurich (Suisse). Selon Tonini, ces travaux devraient conduire à mieux comprendre la fonction du sommeil. "Nous faisons l'hypothèse qu'elle concerne les synapses (zone de communication entre les cellules nerveuses au moyen des neurotransmetteurs.) car nous avons observé un net renforcement des synapses durant le sommeil", dit-il. Le sommeil semble être un temps de recalibration de l'activité synaptique.