La sonde Cassini a pris une image radar du plus grand fleuve extra-terrestre connu. Situé sur Titan, un des satellites de Saturne, il mesure environ 400 kilomètres de long et est composé essentiellement de méthane. Il se jette dans la Kraken Mare.
On n’espère pas y trouver des crocodiles mais la découverte reste passionnante. La Nasa a annoncé mercredi avoir trouvé la petite sœur du Nil sur Titan, le fameux satellite de Saturne. Long de 400 km, contre environ 6500 km pour la version terrestre, cette rivière d’hydrocarbures liquides rappelle le grand fleuve africain par sa forme. Il s’agit de la plus grande rivière extraterrestre connue à ce jour.
Situé au pôle nord de Titan, ce fleuve se jette dans la Kraken Mare, une véritable mer d’hydrocarbures alimentée par d’autres rivières plus petites et où l’on distingue nettement plusieurs îles le long des côtes. Cette mer a une taille comprise entre celle de la Méditerranée et celle de la mer Caspienne. L’image radar de la découverte, prise le 26 septembre par la sonde Cassini, peut-paraitre bien grisonnante mais il s’agit pourtant bien d’une image en haute résolution.
Le cycle du méthane
"Même s’il y a des méandres cours et localisés, la forme relativement rectiligne de la vallée de la rivière suggère qu’elle suit le tracé d’au moins une faille, d’une manière similaire à celle des autres grandes rivières que l’on retrouve au sud de la même mer de Titan, décrit Jani Radebaugh de l’équipe Radar de Cassini. De telles failles, des fractures dans la roche mère de Titan, n’impliquent pas forcement une tectonique des plaques comme sur la Terre, mais peuvent tout de même mener à l’ouverture de bassins et peut-être à la formation de mers géantes."
"Titan est le seul endroit que nous avons trouvé en dehors de la Terre où il y a du liquide en mouvement continu à la surface, explique Steve Wall chef adjoint de l’équipe Radar du Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena, Californie. Cette image nous livre un aperçu d’un monde en mouvement. La pluie tombe et les rivières l’achemine jusqu’à des lacs et des mers où l’évaporation fait recommencer le cycle encore et encore. Sur Terre, ce liquide c’est l’eau, sur Titan c’est du méthane, mais dans les deux cas il affecte presque tout ce qui se passe à la surface."