Selon une conception exposée par le cardiologue Sandeep Jauhar dans le New York Times, l'hypertension représenterait un mécanisme « normal » d'adaptation psychosociale.
Ce dernier explique que les différents systèmes du corps fonctionnent ensemble pour maintenir un équilibre physiologique appelé l'homéostasie, qui vise à préserver une constance ou un équilibre face à des conditions changeantes, mais qu’il existe cependant des phénomènes que cette dernière ne peut pas expliquer.
Jauhar explique que certains experts proposent une théorie alternative à l'homéostasie : l'allostasie. Cette dernière ne vise pas la préservation de la constance, mais plutôt le calibrage des fonctions de l'organisme en réponse aux conditions externes et internes. Le corps ne défend donc pas un point d'équilibre particulier, mais permet plutôt à ce point de fluctuer en réponse à l'évolution des demandes, dont celles des circonstances sociales.
« L'allostasie est, en raison de sa sensibilité à la situation sociale, une notion meilleure que l’homéostasie pour expliquer les maladies chroniques modernes », affirme le Dr. Jauhar.
« Plusieurs recherches ont bel et bien associé l'hypertension au stress. Et il est bien clair aujourd’hui que les maladies chroniques comme l'hypertension, le diabète et l'insuffisance cardiaque sont inextricablement liées à l'état de nos quartiers, de nos emplois et de nos familles », ajoute le Dr. Jauhar.
Ce dernier affirme que « Pour traiter nos maux, il nous faut également réparer notre tissu social. Nous devons examiner non seulement nos corps, mais également nous examiner nous-mêmes. »