Le Brésilien est un surdoué de la finance comme il en existe peu. Il a réussi à avoir son premier million alors qu’il n’avait que 24 ans grâce au trading de l’or. Ce premier succès en a appelé d’autres et, tout logiquement, Eike Batista s’est lancé dans les matières premières, la finance et la banque érigeant en quelques années un conglomérat impressionnant qui a fait de lui la première fortune du Brésil avec une belle cagnotte de près de 35 milliards de dollars. C’était en 2012.
Depuis, l’empire EBX, qu’il avait façonné, s’est effondré tel un jeu de cartes et selon les commentateurs, plus de 99% de la fortune personnelle de Eike Batista aurait disparu. A cause de mauvais placements et en raison de la chute des matières premières principalement. Malgré son entregent politique, le gouvernement brésilien, qui a récemment fait face à une révolte populaire contre les prix trop élevés, refuse d’intervenir et de sauver le tycoon. En période de crise, ce serait malvenu.
De fait, les vautours ont pris la place des courtisans autour de Eike Batista. Incapable de s’en sortir, cette semaine, Eike Batista n’a ainsi pas pu faire face au paiement d’intérêts de près de 47 millions de dollars à valoir sur les obligations de l’entreprise pétrolière et gazière OGX, l’une des nombreuses filiales du conglomérat. Si un accord avec les créanciers n’est pas trouvé d’ici le 30 octobre, afin par exemple de ré-échelonner le paiement de la dette et des intérêts, soit plus de 3 milliards de dollars au total, OGX pourrait être le plus important défaut de paiement d’une entreprise dans toute l’histoire de l’Amérique Latine.
Eike Batista met toutes ses forces dans la bataille mais parait désormais bien seul. Il semble improbable qu’un accord survienne à temps et l’ancienne figure de proue de la finance au Brésil pourrait se retrouver avec « seulement » quelques centaines de millions en poche.
Cette mésaventure devrait en tout cas servir de leçon à tous les investisseurs qui se laissent emporter par les opportunités élevées de gains à court terme qu’offrent les pays émergents. A moyen-long termes, les risques pris ne suffisent peut-être pas toujours à compenser les bénéfices immédiats!