Cassini est une sonde qui a frappé Saturne il y a deux ans, et grâce à elle, on en sait énormément plus sur la composition de son atmosphère. Celle-ci contiendrait de la glace d'eau. En 2010, une tempête géante a ceinturé Saturne et n'a disparu qu'en juin 2011. Il avait alors créé "le plus grand vortex jamais observé dans la troposphère de Saturne", tout ceci sous les yeux de la sonde Cassini.Chaque année saturnienne, soit 30 ans terrestres,
une tempête géante se déclenche dans l'hémisphère nord de la planète. Sauf que la tempête de 2010 a atteint des proportions titanesques, avec près de 15000 km de large et des vends de plus de 500 km/h. Au cours de l'étude, des chercheurs de l'université de Wisconsin-Madison ont analysé la composition des nuages de cette tempête. Ils étaient formés d'un mélange deglace d'eau, d'ammoniac solide et 'un 3e composant incertain, supposé être de l'hydrosulfure d'ammonium. "Nous pensons que cette énorme tempête a fait circuler vers lehaut ces particules nuageuses, comme la fumée d'un volcan qui fait remonter dans l'atmosphère les matériaux des profondeurs", explique Lawrence Sromovsky, l'un des auteurs. "La couche supérieure est si optiquement dense que c'est seulement dans les régions agitées par la tempête que l'on peut trouver des preuves de la présence d'ammoniac et de glace", souligne t-il. Les scientifiques pensent ainsi que l'atmosphère de la planète serait un sandwich de couches différentes, avec à la base des nuages constitués d'eau, au milieu des nuages d'hydrosulfure d'ammonium, près du sommet des nuages d'ammoniac, le tout recouvert d'une brume à la composition inconnue qui obscurcit le tout. "L'eau n'a pu provenir que des profondeurs, puis remonter par des puissants mécanismes de convection. La vapeur se condense et gèle au fur et à mesure qu'elle remonte" ajoute le chercheur. C'est la première fois que de l'eau sous cette forme glacée est observée sur Saturne. Toutefois, les super-tempêtes sur cette planète sont bien plus importantes que ce qui peut se produire sur Terre, avec des nuages 10 à 20 fois plus grands et couvrant une surface bien plus grosse. "La nouvelle découverte de Cassini montre que Saturne peut faire ressortir des matériaux situés à plus de 160 kilomètres", explique Kevin Baines, co-auteur du papier et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. "Cela démontre dans un sens que Saturne, qui a un aspect normalement discret, peut être aussi explosive ou même plus que Jupiter, habituellement orageuse".