Une pétition mise en ligne le 25 octobre et qui a recueilli plus de 74.000 signatures et intitulée «Non à l’interdiction de l’argent liquide!» a été lancé par un blogeur du «Vaillant petit économiste» et stipulerait que la menace viendrait du FMI et de la société VISA.
Selon ce blogeur, le FMI a conseillé que «la fin des paiements en liquide vienne du secteur privé et non du secteur public.»
Pour ce qui est de la société VISA, le lanceur d’alerte prétend qu’elle interdit l’usage de l’argent liquide aux commerçants en échange«des rabais sur l’équipement de nouvelles technologies de paiement.» Comme pour étayer ses dires, le blogeur prétend donner la citation du directeur général de VISA, Alfred Kelly qui aurait dit: «Notre objectif est de supprimer l’argent liquide.»
Ces informations sont-elles vraies? Comment faut-il les interpréter? La vérité n’est pas aussi simpliste que cela.
Ce qui est présenté comme un rapport de l’FMI n’en est pas, mais ce que l’on appelle un «document de travail» qui présente «une recherche en cours» par son auteur. Le document de travail «n’a pour but de se prononcer en faveur ou contre la démonétisation» et il ne représente pas «nécessairement le point de vue du FMI.» Il s’agit d’un document qui présente les inconvénients et les avantages d’une démonétisation.
Pour ce qui est du projet de VISA, bien que la phrase ait été prononcée, elle s’inscrivait dans un contexte bien précis, et non pas celui de la France, qui est de la stratégie globale de l’entreprise. La citation sortie de son contexte ne devrait pas être étonnante puisqu’elle est prononcée par le chef d’une société qui repose sur les paiements dématérialisées. Le représentant de la société a expliqué que «pour Visa, ce sont les consommateurs qui décident quel moyen de paiement ils veulent utiliser.C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’il est nécessaire qu’ils aient toujours de multiples options de paiement.»
Le VISA cash challenge
Il s’agit d’un concours lancé par VISA aux commerçant et qui vise à gratifier de plus 500.000 dollars (424.000 euros) 50 petites entreprises spécialisés dans la restauration, qui accepteraient d’abandonner le liquide.Cette compétition n’est valable qu’aux Etats-Unis. La représentante de l’entreprise précise qu’ «il n’est pas prévu de lancer cette initiative en France.»
La firme VISA «en situation de quasi-monopole»?
L’auteur de la pétition dénonce l’entreprise comme émetteur des «2/3 des cartes de paiement en circulation en France» et une «situation de quasi-monopole» de VISA. Ce qui n’est pas confirmé par la représentante de VISA:«Visa est une entreprise cotée à la Bourse de New York, New York Stock Exchange (NYSE). Dans ce cadre, elle est soumise aux règles de la SEC (US Security and Exchange Commission) et ne peut pas communiquer d’informations sur sa part de marché.»